Archive pour octobre 2016

L’affaire du registre des cancers PACA Corse arrêté prématurément en 1996

Mardi 18 octobre 2016

Avant 1999 la France possède 7 registres régionaux de cancers pédiatriques. Le registre de la région PACA/ Corse est ouvert en 1984. (réf.1) Le 8 mars 1996 les épidémiologistes de l’IPSN rencontrent à Marseille les responsables du registre. Le 28 mars 1996 Annie Sugier, Directrice de l’IPSN (institut de protection et de sûreté nucléaire) fait une conférence de presse devant les journalistes du Nouvel Observateur ; l’AFP sort une dépêche, le Monde en fait sa Une : le registre PACA/Corse a enregistré un excès de cancers de la thyroïde pendant la période 92/94. 14 cas sur ces 3 années alors que l’on avait seulement enregistré 3 cas entre 1984 et 1991, donc 3 cas en 8 ans. (réf.2 et réf.3) Ces chiffres sont accablants. Autour de Tchernobyl , en Biélorussie, c’est précisément au cours de ces années qu’ont été enregistrées les augmentations de cancers de la thyroïde de l’enfant. Une semaine plus tard la DGS (Direction Générale de la Santé) apporte un démenti. Il y aurait eu une erreur et une nouvelle répartition des cas est mise en avant. L’IPSN et l’ORS PACA s’étaient engagés « à vérifier l’exhaustivité des données recueillies par le registre régional et les analyser », propos publiés dans le Provençal/la Corse du 5 avril 1996 (réf.4 et 5). On n’a plus eu d’autres explications mais le plus troublant est que le registre a cessé de fonctionner à cette époque (1996) ! quand un registre dérange on l’arrête. (réf. 6) il est fort probable que ce registre avait également enregistré l’augmentation des leucémies aiguës de l’enfant constatées en Corse. En Belgique le Professeur Luc Michel (à l’Université Catholique de Louvain) a chiffré la recrudescence des cancers de la thyroïde des enfants dans son unité médicale spécialisées dans les glandes endocrines à l’hôpital de Mont Godinne.

Docteur Denis Fauconnier

L’excès des hypothyroïdies néonatales en région PACA Corse en 1986

Vendredi 14 octobre 2016

Le test de dépistage systématique des hypothyroïdies à la naissance est réalisé en France depuis 1978 (réf.1).

Entre 1978 et 1985 322009 tests de dépistage ont été effectués dans la région PACA-Corse. 75 cas d’hypothyroïdies néonatales ont été dépistés en 8 ans. Soit une fréquence de 1 cas pour 4293 tests, soit une moyenne de 9,3 cas par an avant 1986.

Dans cette même région 56508 tests ont été effectués en 1986, il a été dépisté 23 cas d’hypothyroïdies néonatales, ceci représente un cas pour 2457 tests, soit un excès de 14 cas par rapport à la moyenne.

Ces chiffres sont éloquents. Les départements et surtout les mois de naissance des cas recensés en 1986 sont nécessaires pour se prononcer de manière irréfutable.

Les organismes centralisateurs, les différents ministères et DGS (direction générale de la santé) ont refusé de nous donner ces informations.

Pour la Corse nous avons pu néanmoins obtenir des informations auprès des médecins spécialistes de la DASS et de la population.

Corse du Sud

Haute Corse

Total Corse

1980

0

2

2

1981

0

2

2

1982

0

0

0

1983

0

0

0

1984

0

0

0

1985

1

1

2

1986

3

2

5

Donc une moyenne de 1 cas par an pour la Corse avant 86 pour 2800 naissances et 5 cas en 1986 dont 4 cas survenus entre le 15 mai et le 15 octobre 1986.

N.B. : les 2 cas dépistés en Haute Corse en 1986 seraient nés en juillet. (témoignage du pédiatre hospitalier de Bastia). Pourtant nous avons connaissance d’un cas survenu en septembre 86 (originaire d’une famille d’éleveur de Castagniccia). Ce cas ne serait donc pas répertorié…

Pour les années suivantes l’équipe de l’Hôpital Galliera publie les données à partir de 1995.

De 1995 à 2003 il a été dépisté 12 cas durant ces 9 années, soit une moyenne de 1,33 cas par an. Certes la cohorte n’est pas importante mais il y a bien eu un pic en 1986. Cela constitue un marqueur de premier ordre. La logique aurait voulu que les hypothyroïdies de PACA-Corse aient fait l’objet d’une analyse. L’équipe de l’hôpital Galliera n’a pas pu obtenir les chiffres avant 1990, notamment ceux de 1986.Les données du registre de l’hôpital de Marseille AREDEMAG ne sont disponibles qu’à partir de 1990 or les données précédant cette date existent bel et bien mais ne sont pas accessibles. D’autres personnes qui ont voulu se pencher sur le pic de 1986 en ont été dissuadées.

Pour la France entière à propos du nombre de cas d’hypothyroïdies néonatales en 86 on note des incohérences dans les publications :

179 cas pour M.L. Briard (Paris) dans son article « l’explosion de Tchernobyl a-t-elle augmenté l’incidence des hypothyroïdies congénitales en France ».

193 cas pour les statistiques officielles centralisées par le Professeur Farriaux (hopital Huriez de Lille) publiées dans le bulletin de liaison « la dépêche ».

Docteur Denis Fauconnier

Gestion politique de Tchernobyl en periode critique

12 mai 1986, les ervices vétérinaires de Bastia prélèvent un échantillon de lait envoyé pour analyse au SCPRI du PR. Pellerin. résultat 4400 becquerels d'Iode 131 par litre de lait.
12 mai 1986, les services vétérinaires de Bastia prélèvent un échantillon de lait envoyé pour analyse au SCPRI du PR. Pellerin. résultat 4400 becquerels d’Iode 131 par litre de lait

Le SCPRI lui-même calcule que le 3 mai, ce lait contenait 17600 Becquerels par litre, soit 35 fois la limite autorisée.
Le SCPRI lui-même calcule que le 3 mai, ce lait contenait 17600 Becquerels par litre, soit 35 fois la limite autorisée.

Mi-mai en urgence une réunion secrète se tient au ministère de l'intérieur de Charles Pasqua.
Mi-mai en urgence une réunion secrète se tient au ministère de l’intérieur de Charles Pasqua.Extrait d’une note secrète envoyée aux préfets en direction des DASS :
-contaminations très élevées
-Accord entre le SCPRI et l’IPSN pour taire les faits chiffrés de la contamination

15 mai, extrait d'une discussion entre le président de la république et le directeur de la Répression des fraudes.
15 mai, extrait d’une discussion entre le président de la république et le directeur de la Répression des fraudes : “Les informations ne doivent pas nous desservir”.

mi mai, matignon décide l'exportation frauduleuse des produits frais.
Mi mai, matignon décide l’exportation frauduleuse des produits frais.