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L’excès des hypothyroïdies néonatales en région PACA Corse en 1986

Vendredi 14 octobre 2016

Le test de dépistage systématique des hypothyroïdies à la naissance est réalisé en France depuis 1978 (réf.1).

Entre 1978 et 1985 322009 tests de dépistage ont été effectués dans la région PACA-Corse. 75 cas d’hypothyroïdies néonatales ont été dépistés en 8 ans. Soit une fréquence de 1 cas pour 4293 tests, soit une moyenne de 9,3 cas par an avant 1986.

Dans cette même région 56508 tests ont été effectués en 1986, il a été dépisté 23 cas d’hypothyroïdies néonatales, ceci représente un cas pour 2457 tests, soit un excès de 14 cas par rapport à la moyenne.

Ces chiffres sont éloquents. Les départements et surtout les mois de naissance des cas recensés en 1986 sont nécessaires pour se prononcer de manière irréfutable.

Les organismes centralisateurs, les différents ministères et DGS (direction générale de la santé) ont refusé de nous donner ces informations.

Pour la Corse nous avons pu néanmoins obtenir des informations auprès des médecins spécialistes de la DASS et de la population.

Corse du Sud

Haute Corse

Total Corse

1980

0

2

2

1981

0

2

2

1982

0

0

0

1983

0

0

0

1984

0

0

0

1985

1

1

2

1986

3

2

5

Donc une moyenne de 1 cas par an pour la Corse avant 86 pour 2800 naissances et 5 cas en 1986 dont 4 cas survenus entre le 15 mai et le 15 octobre 1986.

N.B. : les 2 cas dépistés en Haute Corse en 1986 seraient nés en juillet. (témoignage du pédiatre hospitalier de Bastia). Pourtant nous avons connaissance d’un cas survenu en septembre 86 (originaire d’une famille d’éleveur de Castagniccia). Ce cas ne serait donc pas répertorié…

Pour les années suivantes l’équipe de l’Hôpital Galliera publie les données à partir de 1995.

De 1995 à 2003 il a été dépisté 12 cas durant ces 9 années, soit une moyenne de 1,33 cas par an. Certes la cohorte n’est pas importante mais il y a bien eu un pic en 1986. Cela constitue un marqueur de premier ordre. La logique aurait voulu que les hypothyroïdies de PACA-Corse aient fait l’objet d’une analyse. L’équipe de l’hôpital Galliera n’a pas pu obtenir les chiffres avant 1990, notamment ceux de 1986.Les données du registre de l’hôpital de Marseille AREDEMAG ne sont disponibles qu’à partir de 1990 or les données précédant cette date existent bel et bien mais ne sont pas accessibles. D’autres personnes qui ont voulu se pencher sur le pic de 1986 en ont été dissuadées.

Pour la France entière à propos du nombre de cas d’hypothyroïdies néonatales en 86 on note des incohérences dans les publications :

179 cas pour M.L. Briard (Paris) dans son article « l’explosion de Tchernobyl a-t-elle augmenté l’incidence des hypothyroïdies congénitales en France ».

193 cas pour les statistiques officielles centralisées par le Professeur Farriaux (hopital Huriez de Lille) publiées dans le bulletin de liaison « la dépêche ».

Docteur Denis Fauconnier

Gestion politique de Tchernobyl en periode critique

12 mai 1986, les ervices vétérinaires de Bastia prélèvent un échantillon de lait envoyé pour analyse au SCPRI du PR. Pellerin. résultat 4400 becquerels d'Iode 131 par litre de lait.
12 mai 1986, les services vétérinaires de Bastia prélèvent un échantillon de lait envoyé pour analyse au SCPRI du PR. Pellerin. résultat 4400 becquerels d’Iode 131 par litre de lait

Le SCPRI lui-même calcule que le 3 mai, ce lait contenait 17600 Becquerels par litre, soit 35 fois la limite autorisée.
Le SCPRI lui-même calcule que le 3 mai, ce lait contenait 17600 Becquerels par litre, soit 35 fois la limite autorisée.

Mi-mai en urgence une réunion secrète se tient au ministère de l'intérieur de Charles Pasqua.
Mi-mai en urgence une réunion secrète se tient au ministère de l’intérieur de Charles Pasqua.Extrait d’une note secrète envoyée aux préfets en direction des DASS :
-contaminations très élevées
-Accord entre le SCPRI et l’IPSN pour taire les faits chiffrés de la contamination

15 mai, extrait d'une discussion entre le président de la république et le directeur de la Répression des fraudes.
15 mai, extrait d’une discussion entre le président de la république et le directeur de la Répression des fraudes : “Les informations ne doivent pas nous desservir”.

mi mai, matignon décide l'exportation frauduleuse des produits frais.
Mi mai, matignon décide l’exportation frauduleuse des produits frais.

Lettre à la CTC - remarques sur l’étude italienne - 06/11/2013

Dimanche 10 janvier 2016

Docteur Denis Fauconnier

Aux membres de la commission Tchernobyl de la CTC

Parmi les indicateurs de premier plan de l’impact d’une pollution nucléaire sur la santé des populations j’ai toujours insisté sur l’étude des hypothyroïdies néonatales, des cancers de la thyroïde de l’enfant et de l’adolescent, des leucémies de l’enfant.

Je n’ai trouvé dans les résultats de l’étude italienne aucune réponse et démarche satisfaisante.

1. l’étude des hypothyroïdies néonatales :

Nous ne retrouvons dans le rapport que des données à partir de 1995 pour la Corse et les régions « limitrophes », ce qui ne présente strictement aucun intérêt pour notre étude puisque l’effet des iodes radioactifs est immédiat sur ce type de pathologie. Existence ou non d’un excès en 1986 était la réponse attendue.

L’équipe italienne écrit en ce qui concerne la région PACA-Corse « pas de données disponibles avant 1990 » c’est ce qu’on leur a dit mais c’est totalement faux. (cf. ci-joint) : il y a manifestement mensonge et refus de communiquer les données à une équipe de chercheurs, ce qui n’est pas acceptable. Un pic dans le nombre de cas d’hypothyroïdies néonatales existe bien en 1986 en Corse. Cf. ci-joint

2. les leucémies de l’enfant :

L’étude italienne montre une augmentation du taux d’incidence des leucémies aiguës de l’enfant entre la cohorte exposée et les cohortes non exposées, sans que cette augmentation ne soit statistiquement significative. Ces résultats m’imposent deux remarques :

on ne peut pas dire que la cohorte des enfants nés et malades après 86 constitue une cohorte non exposée. Les leucémies ne sont pas spécifiquement induites par les iodes radioactifs de courte durée, l’irradiation a pu être faite après 86 par les radioéléments de période plus longue tels les césiums 134 et 137 ; une irradiation de cellules germinales ou des gamètes n’est pas à écarter.

il est regrettable que nous ne disposions pas de graphique où figure le nombre de cas de leucémies en fonction de l’année de naissance. Nous avons remarqué en Corse un excès de leucémie de l’enfant pour les cohortes nées en 85 et 86. Peut-être les données n’étaient pas disponibles.

3. les cancers de la thyroïde :

L’augmentation après avoir éliminé tous les facteurs de confusion n’est pas significative, voire inexistante, pourtant dans sa critique du rapport l’INVS place la Corse parmi les régions où l’incidence du cancer de la thyroïde est la plus forte de France avec l’Isère et la Vendée (réseau Francim) pour les périodes 1998-2001 et 2002-2006 et cette incidence a augmenté entre les deux périodes.

Il est bon de préciser que l’Isère qui possède un registre des cancers et qui a subi d’importantes retombées de Tchernobyl a enregistré une augmentation des cancers de la thyroïde de 500% en 20 ans à partir de 1986 et plus précisément une augmentation de 800% du cancer papillaire de la thyroïde qui est la forme radio-induite.

Par ailleurs le cancer de la thyroïde est devenu en Isère la première localisation cancéreuse chez les jeunes femmes de 15 à 29 ans à partir des années 2002. (Impensable avant les années 80)

Comment se fait-il que l’étude italienne n’ait pas montré cet accroissement de l’incidence reconnue officiellement ? Est-ce une exagération de la prise en compte des facteurs de confusion ?

En ce qui concerne les cancers de la thyroïde de l’enfant il est impératif d’exiger toute la transparence sur l’arrêt prématuré du registre régional des cancers de l’enfant de la région PACA-Corse. Registre ouvert en 1984 – stoppé en 1996, après la découverte d’une anomalie, un excès de cancers de la thyroïde en PACA-Corse (cf.détail ci-joint).

Quand un registre dérange on l’arrête.

A ce propos, nous avions entendu, à la CTC, en juin 2006, Florent de Vathaire , directeur de recherche à l’INSERM , qui cherchait une aide financière pour son étude de cas témoins qui concernait des adultes jeunes de l’Est de la France, Corse comprise, qui avaient moins de 15 ans en 1986 et qui ont développé un cancer de la thyroïde entre 2002 et 2006.

Il a ainsi retrouvé 850 cas pour cette période qu’il a étudié : interrogatoire approfondi et analyses chromosomique et génétique. Cohorte qu’il a comparée à 850 cas témoins sains. Pour finaliser l’étude il lui fallait disposer de la carte de France des dépôts radioactifs de Tchernobyl établie par l’IRSN pour tenter d’établir une corrélation entre les pathologies et l’intensité des dépôts radioactifs. Demande faite en 2008. En 2011 il n’avait toujours rien obtenu. M. Repussard, directeur général de l’IRSN, n’a pas voulu délivrer les données « Nous avons voulu éviter à M. De Vathaire une erreur méthodologique grave, car une étude fondée sur la cartographie des retombées n’a pas de sens » nous en déduisons que M. Repussard a un grand sens de l’humour. Nous n’avons toujours pas les résultats de cette étude. (cf. ci-joint)

On ne peut accepter de tels procédés qui entravent la science. Il faut exiger une transparence totale. Sans cette transparence il est logique de remettre en question toutes les publications statistiques concernant la santé en France.

La commission Tchernobyl, la CTC, l’ORS, se doivent d’interpeller le Ministre de la Santé pour exiger tous les éclaircissements concernant l’affaire du registre de l’enfant de la région PACA-Corse et concernant le pic en 1986 du nombre de cas d’hypothyroïdies néonatales de cette même région PACA-Corse avec l’impossibilité pour l’équipe de chercheurs de l’hôpital Galliera d’obtenir des données avant 1990

À Costa le 6 novembre 2013

4 pj : cancer de la thyroïde de l’enfant en région PACA-Corse, l’affaire du registre registre-des-cancers-paca-corse

Les hypothyroïdies néonatales hypothyroidies neonatales

Article Corse Matin 8 Mai 2009 - Appel à la population

Mardi 18 mai 2010

Cliquez ici pour télécharger le formulaire de plainte, a renvoyer à l’Association Française des Malades de la Thyroïde.

Source : Corse Matin
http://www.corsematin.com/ra/corse/253614/bastia-la-balle-est-dans-le-camp-des-victimes

La balle est dans le camp des victimes

Paru aujourd’hui, samedi 8 mai 2010
Le Dr Denis Fauconnier lance un appel à la population pour apporter les preuves que le nuage de Tchernobyl a fait des victimes sur l’île.

Il y a urgence à agir ». C’est ce qu’aura retenu le Dr Denis Fauconnier de son entretien avec Marie-Odile Bertella-Geffroy, la première juge d’instruction au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris. Une visite concernant le procès Tchernobyl qui s’est tenue le 22 avril dans la capitale - et qui a bien failli être annulée en raison du nuage de cendres volcaniques - mais qui a finalement amorcé le compte à rebours dans l’affaire de la reconnaissance des victimes du nuage radioactif.

L’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), de même que la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), conduite par la députée européenne Michèle Rivasi, se sont également rendues au rendez-vous fixé par le juge d’instruction.

Une centaine de plaintes corses sur les 650 déposées

Pour l’heure, cette longue instruction traite 650 plaintes, dont une centaine concernant des victimes insulaires. Mais devant la demande de non-lieu présentée par le parquet de Paris, tous ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. Les travaux et les enquêtes de terrain se multiplient pour tenter d’apporter matière pour s’opposer à cette requête dont le délibéré devrait être rendu courant septembre. Un entretien balayé de révélations qui, selon le médecin installé en Balagne, ex-membre de la commission dite « Tchernobyl » à l’ancienne assemblée de Corse, prouve qu’il est encore temps de souffler sur ce nuage pour dévoiler la vérité. « La juge nous a appris que la consommation de Levothyrox - médicament de la thyroïde - a presque été multipliée par dix depuis 1986, sur le plan national. Ce qui atteste une fois de plus de l’impact de la catastrophe nucléaire sur la population ».

« L’obligation de lancer un appel à la population »

Un élément nouveau qui intervient comme une piqûre de rappel pour témoigner des conséquences sanitaires essuyées par les habitants, en particulier les enfants nés au deuxième semestre 1986. Le Dr Denis Fauconnier estime aujourd’hui « être dans l’obligation de faire un appel à la population pour savoir si des problèmes de santé sérieux sont à signaler ». Autant de situations qui pourraient corroborer le rapport de causalité établi au hasard de rencontres. « J’ai plusieurs cas de pathologies sévères qui sont apparues ces douze dernières années en Balagne. Ces jeunes adultes, aujourd’hui âgés de 23 ans, ont tous été soignés pour des cancers à Marseille. J’ai eu connaissance de ces dossiers sans même mener d’enquête. Peut-être y a-t-il encore d’autres victimes », s’interroge le médecin.

Une nouvelle fois, la demande d’un registre des cancers, différée depuis vingt ans, est pointée du doigt. À cela s’ajoute une étude épidémiologique qui piétine, mais que l’on ne cesse de présenter tel le sésame qui lèverait le voile sur les retombées de cette catastrophe. Autant de lenteur dans les projets, de promesses ayant volé en éclats qu’il est temps de démêler. Car pour le Dr Denis Fauconnier, « il faut maintenant prouver qu’on est des victimes de Tchernobyl ».

Pour toute information, contacter le Dr Denis Fauconnier au 04.95.61.07.43 ou fauconnierdenis@gmail.com
Julie Quilici

Cliquez ici pour télécharger le formulaire de plainte, a renvoyer à l’Association Française des Malades de la Thyroïde.

1ère partie - Preuves d’une importante contamination du sud-est et de la Corse

Vendredi 11 juillet 2008

Je téléphone donc à la cellule d’information et l’on me donne une moyenne pour le sud-est, devant mon étonnement du manque de données précises sur la Corse et mon insistance le SCPRI me propose d’analyser le lait de ma région. J’envoie deux échantillon de lait de brebis.

Voici les résultats :
échantillon du 26 mai 350Bq d’iode 131/L
échantillon du 27 mai 320Bq/l
sachant que la période de l’iode est de 8 jours je m’inquiète et m’empresse d’adresser un autre échantillon dans un laboratoire parisien et plusieurs autres à la faculté de Lyon par l’intermédiaire de la CRIIRAD.

Les résultats sont de 150Bq/L pour le lait du 10 juin, compte tenu de la période effective de l’iode 131 dans le lait de chèvre déterminée par le CEA, qui est de 4,5 jours, cela signifie que pour cette valeur de 150Bq, l’activité initiale au 2 mai était de l’ordre de 70 000Bq/L.


Plus tard nous retrouverons dans les bulletins du SCPRI une valeur de 4 400Bq le 12 mai ce qui correspond à une activité initiale de 24 000Bq (en Haute-Corse, sans précision de lieu).


Ces données sont corroborées par les analyses du sol :5 prélèvements réalisés en Haute-Corse par la CRIIRAD, dont les résultats d’analyse donnent une contamination s’échelonnant de 3 000 à 30 000Bq de césium 137 ; or il y avait 5 à 8 fois plus d’iode 131 que de césium 137 dans les dépôts, soit des dépôts d’iode de 15 000 à
240 000Bq/m2 avec une moyenne de 84 000Bq.

D’après le logiciel ASTRAL mis au point par l’IPSN cela correspond à une contamination moyenne du lait de chèvre et de brebis en Haute-Corse de 40 000Bq d’iode 131 par litre de lait le 2 mai (compte tenu que les dépôts ont commencé le 30 avril 86).


Ceci est également corroboré par les analyses du foin engrangé qui nous donnaient une activité initiale de 60 000 à 80 000 Bq/Kg (iode 131) au début mai.
Il est établi que l’on retrouve dans un litre de lait la moitié de l’activité contenue dans un Kg de foin consommé.

Nous sommes donc très loin des normes réglementaires
et des TRACES DE PARTICULES évoquées par le Pr Pellerin
.

La Corse est la seule région française apparemment où il y avait toujours de l’iode 131 dans l’environnement à la mi-juillet 86 soit 2 mois ½ après le passage du nuage (il reste à ce moment-là 2 pour mille de la dose initiale ! !)
Du thym récolté le 14 juillet 1986 contenait toujours 340Bq d’iode 131 ! (2)
Dans le nord de la Sardaigne, au sud de la Corse, les laits de brebis et de chèvre dépassaient les 10 000Bq d’iode 131.

2ème partie - Particularités de la population Corse

Vendredi 11 juillet 2008

Plusieurs facteurs ont contribué à l’exposition de la population corse :

  • Importance des populations rurale et pastorale en particulier.
  • Carences en iode des populations vivant en montagne.
  • Production et consommation de lait de chèvre.
  • Fabrication et consommation de fromage frais de chèvre et brebis (pour faire un fromage il faut 4 litres de lait).
  • Processus particulier de fabrication du brucciu à base de petit lait.
  • Circuits de distribution très courts.
  • Rapidité de fabrication du fromage.
  • A cette époque de l’année (printemps) les potagers sont en pleine production.
  • Importance du relief : l’IPSN a bien mis en évidence le fait que les dépôts augmentent avec l’altitude.
  • Concentration du nuage en R.A.
  • Pluie et brouillard fin avril et début mai 86. Des précipitations sur près de la moitié des deux départements ont accentué les dépôts au sol.

3ème partie - Estimation de la contamination des populations

Jeudi 10 juillet 2008

Il y a de jeunes corses élevés au lait de chèvre et beaucoup consomment régulièrement du fromage frais et du brucciu et non des « petits suisses » ; entre le lait de chèvre, le fromage frais, le brucciu, un enfant peut ingurgiter sans problème dans la journée l’équivalent de 2 litres de lait de chèvre ou de brebis, soit 80 000Bq d’iode 131 au début du mois de mai ou encore 600 000Bq en 40jours compte tenu de la décroissance.

Ingérer 600 000Bq d’iode 131 délivre à la thyroïde.

260mSv pour un adulte

570mSv pour un enfant de 10 ans.

1,14Sv pour un enfant de 5 ans .

Le Professeur Cogné, Directeur de l’IPSN admettra qu’un enfant de 10 ans ait pu recevoir 90mSv à la thyroïde ; de son côté la Société Française de Radioprotection admettra que les enfants corses aient pu recevoir des doses à la thyroïde de 30 à 170mSv, bien en-deçà de notre propre estimation mais par contre très au-dessus de la limite fixée par le décret du 15/06/66 en vigueur en France en 86, soit 15mSv.

A nos estimations de contamination par les produits laitiers il faut ajouter la contamination par inhalation et par ingestion des autres aliments, surtout les légumes très abondants à cette époque de l’année, notamment les salades et autres légumes à larges feuilles, qui ont la propriété de récolter beaucoup de bequerels.

Mais il n’y a pas eu que de l’iode 131, il y avait d’autres isotopes radioactifs de l’iode dont l’impact est loin d’être négligeable et tous les autres radioéléments les plus importants étant retrouvés dans la salade de Mandelieu.

Dans les champs de maraîchers il y a à peu près 9 salades au m2 ; si la pluie n’a pas été trop abondante la salade a pu fixer la presque totalité des retombées.

Les populations rurales et pastorales du Sud-Est et de l’arrière pays niçois se sont trouvées dans des conditions similaires.

Pellerin a ignoré tous ces facteurs particuliers et se retranche derrière des moyennes de contamination et des alimentations standards de citadins.

La radioprotection doit protéger tous les individus y compris les « groupes critiques », même s’ils sont en nombre limité au sein de la population française.

Les estimations de contamination de ces populations rurales sont, en ce qui concerne la thyroïde, du même ordre de grandeur que celle faite pour une importante proportion de jeunes ukrainiens ou biélorusses.

C’est la rançon de l’absence totale de contre-mesures.

Le cancer de la thyroïde a déjà frappé près d’un millier de jeunes ukrainiens et biélorusses.

En Corse cette contamination de la population ne peut pas rester sans conséquences sanitaires.

On est déjà stupéfait par le nombre de problèmes thyroïdiens ; les spécialistes se posent des questions (Pr Santini de Nice par exemple) , j’ai de mon côté essayé de faire un travail d’épidémiologie.

Dès 1986, après enquête, j’ai trouvé un excès de cas d’hypothyroïdie néonatale en Corse :

Entre 1980 et 1985 il y a eu 6 cas d’hypothyroïdie néonatale en Corse, soit une moyenne d’un cas par an ;

J’ai répertorié 5 cas pour la seule année 86, dont 4 cas entre le 15 mai et le 15 octobre.

De même en région PACA il y avait une moyenne de 9 cas par an, en 86 il y a eu 23 cas !

Dans ma propre clientèle j’ai constaté une augmentation des problèmes thyroïdiens, ce que confirmera le Dr Vellutini seul endocrinologue de Haute-Corse à l’époque.

En 1983, 84 et 85 la proportion de ces nouveaux patients consultant pour un problème thyroïdien est stable par rapport aux autres pathologies endocriniennes de 7,06 à 7,60%, en 1987 cette proportion passe à 20%, soit une augmentation de 172%. J’ai demandé au Dr Vellutini de me donner des précisions sur l’évolution des pathologies mois par mois et sur les lieux de résidence des patients pour les mettre en parallèle avec la contamination, il me refusera ces données mais les donnera à l’ORS ; le rapport de l’ORS est toujours secret.

En région PACA également il y a eu la troublante affaire des cancers de la thyroïde des enfants et du registre du professeur Bernard ; conférence de presse d’Annie Sugier, Directrice de l’IPSN , au Monde et au Nouvel Observateur : 3 cancers de 84 à 91 et 14 cancers en 92,93 et 94. Chiffres « rectifiés » par l’intervention de la Direction Régionale de la Santé. Il y aurait eu « erreur dans l’ interprétation des données ».

Il serait très intéressant de savoir qui a fait pression sur l’ORS, sur le Dr Vellutini, mais également sur le professeur Ardisson de Nice, sur Ségolène Aymé…

Concernant également les hypothyroïdies en France j’ai noté une discordance dans les publications ; y aurait-il là aussi une rectification :

193 cas dans la Dépêche sous la responsabilité du Pr Farriaux de Lille

179 cas dans l’étude de M.L. Briard (présidente de l’association française pour le dépistage et la prévention des handicaps de l’enfant).

On se demande encore si l’on peut faire confiance aux épidémiologistes :

Ceux de l’IPSN ou de l’INSERM (Florent de Vathaire par exemple) qui disent « on ne pourra pas mesurer l’impact de Tchernobyl sur la santé », pour cela ils avancent comme arguments que:

- le risque est trop faible pour être statistiquement significatif,

- on n’a pas de point zéro par manque de registre des cancers dans la plupart des régions françaises,

- si l’on trouve davantage de cancers et de nodules c’est que les nouvelles technologies permettent de mieux les dépister.

Si cela est peut-être vrai pour mesurer l’impact sur la santé du césium où un épidémiologie fine serait nécessaire, il n’en est pas de même pour l’iode qui a un organe cible, la thyroïde, et que l’excès de cancer de la thyroïde ou de nodules concernera préférentiellement les groupes à risque (milieu rural de régions contaminées).

La population des enfants nés après janvier 1987 n’a pas été en contact avec l’iode 131, elle peut constituer un point zéro à posteriori par rapport à la population née entre les années 1971 et janvier 87 c’est à dire ceux qui ont entre 13 et 28 ans actuellement.

Aussi faut-il avoir la volonté de mettre en place des registres en ce qui concerne les cancers de la thyroïde chez l’enfant, mais pour le CSSIN (Conseil Supérieur de la Sûreté et de l’Information Nucléaires) « rien ne paraît justifier une approche épidémiologique globale portant sur l’ensemble de la France. En effet il paraît peu probable qu’une telle démarche puisse faire ressortir des taux significatifs d’une quelconque pathologie. »(réunion du 16 décembre 1997). Beaucoup de français pourraient croire que ces registres sont systématiques, mais non, pas en France, allez savoir pourquoi…

Je demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour déterminer toutes les responsabilité, pour faire ressortir les documents de recherche et pour entamer enfin un vrai travail épidémiologique.

Dans cette affaire ce n’est pas l’industrie nucléaire en elle même qui m’inquiète, ce sont les gestionnaires, qui, incapables de prendre les mesures nécessaires en cas de crise s’obstinent dans l’erreur, nient le problème, mentent, trichent entravent les enquêtes et pour finir trouvent une brochette de sommités pour les soutenir et cautionner leurs fautes.

L’erreur est sans doute humaine, bien qu’à ce niveau de responsabilité elle soit gravissime ; l’obstination dans l’erreur est criminelle.

Etude de 201 cas de cancers de la thyroïde en Corse entre 1985 et 2006.

Mardi 20 mai 2008

La thèse de Sophie Fauconnier intitulé :

Etude de 201 cas de cancers de la thyroïde en Corse entre 1985 et 2006.

Télécharger la thèse de Sophie Fauconnier (PDF)